Avez-vous dit justice ?
Malgré la révolution féministe des années 60/70 nous vivons toujours dans une société androcentrique , bourrée d’institutions qui ne font qu’appuyer et reproduire l’idée de « l’eternel masculin » (terme emprunté à P. Bourdieu) .
Malheureusement, la ségrégation de la femme et son renvoi au rang des êtres irrationnels ne font pas partie du passée car si nous regardons de plus prés la façon de raisonner et la soumission des acteurs de la société, au « pouvoir hypnotique de la domination » ( terme emprunté à Virginia Woolf) on comprend toute suite que la société d’aujourd’hui n’est qu’une extension des sociétés archaïques où la femme occupe la place du dominé dans un système dichotomique de dominant et dominé . Bien évidement chaque système a ses règles et ses rappels a l’ordre, les viols et la qualification de la femme comme complémentaire de l’homme font partie de ce système établit par ce dernier et accepté par la société entière. En effet, par l’établissement d’un processus de domination, l’homme établit une sorte de construction sociale naturalisée basée sur l’aspect biologique et le sexe, le sexe faible disent-ils , en d’autres termes, ils la privent de sa dimension humaine , elle est battue , violée et humiliée dans le but de lui rappeler où est sa place : derrière l’homme .
Et cette ignorance et oubli de la dimension humaine d’une femme a ses conséquences, oui monsieur elle est humaine donc les droits de l’homme la concernent, en la brutalisant et la violant vous piétinez une dignité humaine, ses droits et vous causez sa mort sociale. Par conséquent, une femme violée est détruite sur le plan social et psychologique mais le plus dramatique dans tout cela c’est qu’elle est jugée comme une coupable non comme une victime, de la sorte elle n’est pas seulement détruite sur le plan psychologique mais elle subit en plus une injustice sociale et juridique qui ne sont que les témoins, bien évidement , du pouvoir de domination masculine dont notre société n’arrive toujours pas à s’en défaire ou ne veut pas s’en défaire sous le prétexte de la tradition.
Je ne veux pas être mal comprise en parlant de la domination masculine en général , en effet je m’adresse à une communauté traditionnaliste de notre société, qui pense que la femme est un objet ou un être irrationnel qui n’a aucun droit qui est toujours fautive sur le plan sociale, la seconde de l’homme ou une machine à reproduction bonne à nettoyer les sols et assouvir les besoins d’un homme où et quand il veut . La majorité de notre société n’a toujours pas compris que ce pouvoir de domination n’est qu’une création d’une société traditionnaliste, une illusion pour remplir le vide pathétique de leur existence en faisant de la femme le bouc émissaire. Cette manière de pensée archaïque est en corrélation avec le degré de socialisation de chaque acteur de la société, elle est rattachée directement au classes sociales et à l’éducation reçue par chaque « être sociale » et comme la majorité de notre société fait partie de la classe ouvrière de cette manière l’esprit traditionnel domine et fait qu’aujourd’hui l’idée de l’injustice sociale , envers une femme violée et humiliée, soit l’image que renvoie la société tunisienne à la communauté internationale.